Au fil de l’eau avec Alain Bernard

Il a peut-être arrêté le sport de haut-niveau mais les journées d’Alain Bernard sont toujours aussi chargées. Sa vie est aujourd’hui rythmée par sa passion de transmettre. Une passion qui lui fait parcourir de nombreux kilomètres. C’est donc naturellement qu’il aborde sa relation avec la conduite et le partage de la route : « Il faut être conscient que la route appartient à tout le monde, aux deux-roues, aux camions, aux voitures, aux utilitaires… Il faut cohabiter et parfois essayer de ne pas s’énerver, de rester zen. » Mais rassurez-vous, il lui arrive tout de même de pester : « Je suis Français, il ne faut pas l’oublier » plaisante-t-il.

Malgré son ton blagueur, il n’oublie pas que conduire est une responsabilité qu’il ne faut pas prendre à la légère. Il se souvient d’ailleurs de la mort du patrouilleur Tony Nellec survenue le 3 mars dernier sur l’autoroute A8. Un évènement tragique qui l’a particulièrement affecté : « Je réentends le message de cette présentatrice radio qui disait « ce n’est pas faute de vous répéter de garder des distances, de prendre vos mesures de sécurité… » [...] Ce sont des gens qui prennent tous les risques pour gérer des flux de circulation ». Il ajoute : « On est tous responsables du comportement des uns et des autres ». Nous ne pouvons qu’acquiescer et appuyer cette remarque. 
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« J’ai fait un truc il y a plus de 15 ans qui a duré moins de 50 secondes et on m’en parle encore aujourd’hui, c’est complètement dingue ! » plaisante-t-il. Pourtant, son destin sportif n’était pas tout tracé. « Je savais que j’avais quelque chose d’à part quand j’étais plus petit, j’ai senti que j’étais différent des autres » déclare Alain Bernard. Pas seulement physiquement, mais globalement. Car même s’il souhaitait devenir joueur de football comme beaucoup d’enfants de son âge à l’époque, c’est dans l’eau qu’il était le plus à l’aise.

Aujourd’hui, il a tiré des conclusions de cette différence et aime se dire que sa mission est simplement de procurer du bonheur aux gens grâce à sa popularité acquise au fur et à mesure de sa carrière et notamment grâce à son 100 mètres nage libre des Jeux Olympiques de Pékin en 2008. Ce jour-là, il remporte la deuxième médaille d’or de la compétition pour le club Français et, avec elle, l’admiration des Français.

Ce jour fatidique, il se prépare sur le plot au bord du bassin et une pensée l’habite : « Je ne repartirai pas d’ici déçu ». Il se souvient encore vivement des 15 derniers mètres qui le séparaient du bord de la piscine : « J’ai des flashs à chacun des mouvements et je me revois en train d’apprendre à nager. J’ai l’impression d’être habité, possédé… […] C’est mon moment, ça m’appartient. » Des années après, il s’interroge encore sur cette « expérience de mort imminente » : « Peut-être que c’est un Alain Bernard qui est en train de mourir et un Alain Bernard qui est en train de naître ». Une chose est sûre : celui qui est né ce 14 août 2008 est un champion olympique qui a désormais à cœur de transmettre sa passion à la jeunesse. Et il aura justement l’occasion de le faire lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 en commentant pour Eurosport les épreuves de natation à La Défense Arena.