Dordogne

Château des Milandes

Au cœur du Périgord noir, découvrez le château des Milandes qui fut la propriété de Joséphine Baker. La star aux mille visages y a fondé une famille et a joué un rôle actif durant la Résistance. Un musée rend hommage à cette femme hors du commun.

Des robes de scène inoubliables

Sur les hauteurs de Castelnaud-la-Chapelle, à une dizaine de kilomètre de Sarlat, faites une halte pour visiter un petit bijou Renaissance : le château des Milandes. Construit pour son épouse en 1489 par François de Caumont, seigneur de la forteresse de Castelnaud, cette ravissante bâtisse ornée de machicoulis est surtout connue pour avoir été la propriété d’une star internationale du music-hall. A la fin des années 30, Joséphine Baker (1906-1975) tombe sous le charme de cet écrin qui surplombe la Dordogne. Elle fera du château des Milandes un refuge, dans lequel elle élèvera plus tard ses 12 enfants ! La visite commence par la salle des robes qui expose la fameuse ceinture de bananes, portée par Joséphine Baker alors meneuse de revue aux Folies Bergères. Découvrez aussi les plus belles tenues de l’artiste tout au long de sa carrière, comme cette combinaison de cuir blanc spécialement créée pour la chanteuse pour son dernier spectacle à Bobino, en 1975. D’autres pièces ont été reconstituées comme le salon dans lequel la maîtresse de maison aimait recevoir ou encore sa chambre à coucher.

Fière de sa « tribu arc-en-ciel »

Découvrez ensuite l’un des trésors du château des Milandes : la salle de bain de Joséphine Baker. La star l’a faite construire en 1949, en prolongement de sa chambre. Elle imagine une pièce noire et or, aux couleurs de son parfum préféré : Arpège de Jeanne Lanvin. Avec ses carreaux en pâte de verre de Murano et son plafond en forme de vagues dessinées à la feuille d’or, cette salle de bain rayonnante est un véritable chef d’œuvre Art déco. Montez d’un étage et pénétrez un peu plus dans l’intimité de Joséphine Baker. La chambre d’enfant qui s’offre à vous est celle d’Akio, le fils aîné de la chanteuse et de son mari, Jo Bouillon. A partir des années 50, le couple adopte 12 enfants venus du monde entier… Joséphine l’appellera sa « tribu arc-en-ciel ». Admirez les photos de l’artiste en famille où se dégage l’amour inconditionnel d’une mère pour ses enfants. Dans la cuisine, autre pièce maîtresse du château, observez le carrelage qui s’étend sur l’un des murs. Il représente toutes sortes de fruits, de légumes ou d’animaux. Tout en prenant leur repas, les enfants installés sur la grande table pouvaient ainsi s’instruire en apprenant le nom des aliments.

Une femme engagée, amoureuse de son pays

Dirigez-vous ensuite vers la salle de la Résistance, un aspect moins connu de la vie de Joséphine Baker. Saviez-vous qu’elle avait joué un rôle très actif durant cette période clé de la Seconde Guerre mondiale ? En 1939, la meneuse de revue est recrutée par le 2e Bureau des Forces Françaises Libres. Sa renommée internationale lui permet de circuler librement. Elle aide ainsi des réfugiés à quitter le pays et devient agent de renseignements lors de soirées officielles où elle fait passer des messages codés… dans ses partitions de musique ! « C’est la France qui m’a faite. Je suis prête à lui donner aujourd’hui ma vie », déclarera plus tard Joséphine Baker. Le 19 août 1961, c’est au château des Milandes qu’elle est décorée de la Légion d’honneur par le général Martial Valin, ancien commandant des Forces aériennes françaises libres. Deux ans plus tard, le 28 août 1963, Joséphine Baker prend la parole à la Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté, au cours de laquelle Martin Luther King prononce son célèbre « I have a dream ». Après le music-hall, c’est une deuxième « carrière » qui s’ouvre pour cette icône atypique et engagée.