Illiers-Combray : quand fiction devient réalité avec Marcel Proust

À un peu plus d’1h30 de Paris, en-dessous de Chartres, se trouve Illiers-Combray, un village entre fiction et réalité. C’est rue Saint-Hilaire, devant la Maison de Tante Léonie, que Marine Gibert retrouve Anne Imbert, au son des cloches qui accueillent Swann dans l’œuvre éponyme.

Impossible de débuter la visite de la maison rose aux fenêtres encadrées de boiseries bleues sans parler de la Madeleine de Proust. Si le jeune Marcel n’a passé que quelques étés à Illiers, le village restera gravé dans sa mémoire, le guidant dans son écriture.

Dans le hall qui accueille les visiteurs, il est possible de voir certains manuscrits des œuvres de Proust. Une façon de suivre sa progression, ses hésitations et ses doutes. « Avant la madeleine, il y avait du pain grillé, il y avait une biscotte qui s’est transformée en madeleine », confie Anne Imbert.

Lors de ses quelques vacances dans la maison de sa tante Élisabeth Amiot, qui inspira Tante Léonie, Marcel Proust passe ses après-midis à lire, à pêcher… Des évènements de la vie quotidienne qui l’inspireront d’abord dans « Jean Santeuil », une œuvre inachevée, puis dans ses autres romans. « Il avait emmagasiné des souvenirs qu’il a pu restituer bien des années plus tard et qui font le substrat sensible de son œuvre », déclare l’historienne.

Les goûts et les odeurs ont guidé la plume de Marcel Proust au cours de son écriture et font partie intégrante de ses récits. Dans la maison de tante Léonie, Marine Gibert est arrêtée par l’odeur caractéristique de la cire au pied de l’escalier. Une odeur qui a marqué Marcel Proust et qu’il décrit dans « Du côté de chez Swann ».

La visite se poursuit dans la cuisine où le jeune Marcel passait du temps à lire : « On a écrit plusieurs livres de cuisine à partir de l’œuvre de Marcel Proust. Il n’était pas indifférent aux gouts, aux odeurs, c’était un homme d’une extraordinaire sensibilité. » La boucle est bouclée dans la chambre d’Élisabeth Amiot, reconstituée fidèlement, où Marcel Proust était invité à prendre le thé et une madeleine avant la messe du dimanche. 

À l’étage se trouve le musée, où les visiteurs peuvent s’attarder pour écouter une lecture de l’un des textes de Marcel Proust par des comédiens de la Comédie Française. Le périple proustien s’achève dans le jardin où Marine Gibert quitte Anne Imbert pour se rendre au « Pré Catelan » et suivre, un moment de plus, les pas de l’écrivain.