Aveyron
Comme figé dans le temps, le village de Conques renferme des trésors d’architecture médiévale, dont une abbatiale reconnue par l’Unesco.
Emprunter les zones vallonnées de l’Aveyron peut réserver bien des surprises. Comme de tomber sur des pèlerins, seuls ou en groupe nombreux, à pied ou à dos d’âne, qui se dirigent avec enthousiasme vers un objectif commun. Le village de Conques est une étape incontournable sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle. Suivez les marcheurs tandis qu’ils traversent le pont des Pèlerins qui enjambe le Dourdou et annonce l’entrée du village. A le voir ainsi, il ne paie pas de mine, avec ses arches de grès rouge dissymétriques datant du XVe siècle. Pourtant, son âge et son rôle dans la marche des croyants lui ont permis d’entrer au Patrimoine mondial de l’Unesco. Aujourd’hui, il est la première merveille qui accueille le visiteur et plante le décor pour tout le village de Conques, situé quelques mètres plus loin. Vous voilà arrivé : devant vous se dresse la porte du Barry, vestige de l’ancienne cité médiévale et typique de l’architecture du village. Vous passez sous sa voûte comme on fait un saut dans le temps.
Qu’importe le jour, le mois, l’année de votre visite : le village de Conques paraît immuable, inchangé depuis un millénaire. Comme si ses remparts l’avaient protégé de l’assaut des siècles. De là peut-être le village tient-il son nom de "conques", ou "coquille" en latin. En vous promenant le long des ruelles sinueuses et pavées, vous repérez d’ailleurs des coquillages sculptés sur la façade des bâtiments, ateliers d’artisans ou maisons à pans de bois et aux toits de lauze. Les vestiges ancestraux ne manquent pas, des deux fours à pain (encore en état de fonctionnement) au séchoir à châtaignes, témoin d’une spécialité gastronomique régionale. Comme pour accueillir les pèlerins fatigués par leur marche, le village de Conques présente aussi de très anciennes fontaines à l’architecture romane, encore alimentées. Goûtez aux eaux de la fontaine du Plô : la légende orale leur prête des vertus particulières. Le trésor de Conques coulerait-il dans ses eaux ?
L’Unesco ne s’y est pas trompé : le joyau du lieu est de pierres, niché au cœur du village de Conques, comme dans un écrin. Dans ce bourg monastique, toute l’activité s’organisait (et s’organise encore) autour de la majestueuse abbatiale Sainte-Foy. Dès son parvis, ce chef-d’œuvre de l’art roman déploie un tympan exceptionnel en raison de la précision des 124 personnages sculptés dans une scène de Jugement Dernier. Franchissez-le et laissez-vous surprendre par l’intérieur. Les rayons du soleil s’y déversent de manière crue, offrant à l’abbatiale une atmosphère particulière. Elle doit cette dernière aux vitraux conçus à la fin du XXe siècle par l’artiste Pierre Soulages et dont les stries modulent la lumière extérieure. De quoi garantir l’éclat du Trésor de Conques, dissimulé dans une rotonde de l’édifice. Là, vos pupilles scintillent des gemmes, des émaux, de l’or qui couvrent les reliquaires. Tel un monarque en son château, la majesté de Sainte-Foy attire le regard par sa statue aux traits grossiers, pourtant remarquable par la quantité de pierreries qui ornent sa cape. Devant elle, les pèlerins s’inclinent. Tel est donc le secret du village de Conques.
place de l'Abbaye
12320 CONQUES
France
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