Corrèze
Noble et coquette, la vieille ville de Tulle charme encore grâce à ses bâtisses aux façades ouvragées et à sa cathédrale monumentale.
La ville de Tulle aime à raconter son histoire aux visiteurs de passage. Mais encore faut-il s’en montrer curieux et laisser les ruelles vous plonger au cœur du quartier historique. Celui-ci se reconnaît aisément ; soudainement, les façades se chargent de décorations, les bâtisses s’alignent comme une parade de coquettes. L’une d’elles attire en particulier les regards : la maison Loyac, à laquelle les deux tourelles de son toit donnent des allures de petit château Renaissance. De près, c’est un véritable bestiaire. Sur le pourtour des fenêtres s’invitent des végétaux et animaux sculptés : cerfs, porcs-épics ou même sirènes, lierre et choux, qui pourraient se laisser mirer des heures durant. Mais voici que l’hôtel Lauthonie lui dispute l’attention des promeneurs. Cette élégante bâtisse séduit par son mélange d’architectures médiévale et Renaissance, par les détails de sa porte d’entrée en métal sombre. Le galant qu’elle laisse grimper à son sommet jouit d’une vue panoramique sur toute la vieille ville de Tulle et ses maisons à colombages. Les coquettes sont à ses pieds.
Elles ont beau jouer les séductrices, les nobles maisons de la vieille ville de Tulle savent s’incliner devant la reine des lieux : la cathédrale, qui pointe son clocher à une hauteur record de plus de 75m. Erigée à partir du XIIe siècle sur les vestiges d’une ancienne abbaye, elle mit plus de deux cents ans à se construire et n’a cessé de s’embellir au fil des siècles et des restaurations, de sorte que son architecture oscille aujourd’hui entre le roman et le gothique. C’est à l’intérieur, cependant, qu’elle cache jalousement son principal atout : un vitrail, immense et splendide, coiffant avec majesté l’extrémité de la nef. D’un bleu nuit hypnotisant, il pullule de détails qui mêlent motifs anciens et lignes contemporaines. Cantatrice à ses heures, la cathédrale de Tulle dispose également d’orgues monumentales datant du XIXe siècle et classées Monument historique. Bichonnées par une association locale, ces dernières redonnent de la voix lors d’un festival qui attire chaque année plusieurs centaines de visiteurs. Preuve que la cathédrale est l’incontestable favorite de la vieille ville de Tulle.
La cathédrale, à l’instar de la vieille ville de Tulle dans son ensemble, a traversé tant de chapitres, gardé les vestiges de tant de courants architecturaux, qu’il paraît parfois difficile d’en suivre le fil chronologique. Sa beauté réside précisément dans cet alliage unique. Magnanime, la grande dame renferme cependant un musée historique, le musée André Mazeyrie, qui a pris ses quartiers dans la galerie ouest de son cloître. Une riche collection de peintures et dessins, objets d’art religieux et même de travaux de dentelle y témoignent de la vie des générations passées dans le Bas-Limousin et des savoir-faire traditionnels de Tulle. Ecrin prestigieux, le cloître en lui-même mérite autant d’attention que les pièces exposées ; les peintures murales du XIVe siècle de ses salles capitulaires constituent d’ailleurs une pièce maîtresse de la visite. Elles sont si bien conservées, malgré leur grand âge, qu’on leur cèderait peut-être la couronne de reine de beauté de la vieille ville de Tulle.
place Jean Tavé
19000 TULLE
France
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