Indre-et-Loire

Musée Picroboule - Musée de la boule de fort

Sortez des sentiers battus, quittez les grands axes du pays d’Anjou et des châteaux de la Loire, et essayez-vous à la boule de fort, l’un des plus vieux jeux de France, cousin éloigné de la pétanque.

Le secret sportif le mieux gardé d'Anjou.

Entre Angers et Vierzon, les traditions traversent les siècles sans subir les affres du temps. C'est ainsi qu'en vous égarant dans le pays d'Anjou, vous ne tardez pas à faire la rencontre de l'une des plus anciennes pratiques sportives et ludiques de France : la boule de fort. Un peu d'Histoire… Les boules de fort sont au Val de Loire ce que la pétanque est à la Provence. Ce jeu d'adresse et de patience trouverait son origine au Moyen Age, lors de la construction de la levée de la Loire par Henri II. D'autres versions affirment que ce sont des marins de la Loire qui jouaient dans la cale de leurs embarcations. Or, si on mentionne le jeu dès le XVIIe siècle, ce n'est qu'au XIXe que la pratique se démocratise à travers toute la région. En parcourant le sud de l'Indre-et-Loire, faites une halte à Lerné au musée Picroboule pour découvrir toutes les facettes du jeu ligérien par excellence.

La boule de fort, l'art de tourner en rond.

A l'instar de la pétanque, la boule de fort se joue entre équipes et comme sa cousine provençale, il s'agit de placer les boules le plus près possible du maître, le cochonnet ligérien. La simplicité de ce jeu s'arrête ici. Appréciez la complexité des boules fabriquées à partir de bois et de fer. Les dimensions sont capitales : 12,7cm de diamètre pour 10cm d’épaisseur. Prise en main, la boule de fort vous révèle une forme asymétrique et un centre de gravité incertain. Lesté, l'un de ses côtés est plus lourd, plus « fort ». Ici se trouve tout l’intérêt du jeu. La boule de fort se distingue de la pétanque puisqu’on ne tire ni ne pointe avec les boules de fort. Il s'agit plutôt de les faire rouler et de faire appel à toute votre habileté pour faire gagner votre équipe. Au fil de votre visite, le musée vous livre d’autres secrets autour des boules. Pour quelles raisons les terrains sont-ils pentus ? Pour quelles raisons mesurent-ils 24m ? Que « faire fanny » signifie-t-il, et qu’est-ce qu’une société, ces clubs ligériens, comme on les appelle dans le jargon ?

La boule de fort : roulez jeunesse !

Si à Marseille, c'est le pastis qui accompagne traditionnellement une partie de pétanque, le joueur de boules de fort préférera lui, la dégustation d'une petite bouteille de vin d'Anjou fraîche. Les locaux l’appellent la « fillette ». L’occasion peut-être de vous donner un peu de courage avant de vous essayer à la boule de fort. Vous pouvez compter sur le musée pour vous initier à la boule de fort, en famille, encadrés par les meilleurs joueurs du club local, baptisé La Paix. Et si une partie dure en moyenne une heure, l'initiation s'adapte à votre programme ligérien. Offrez-vous un coffret de boules de fort au musée et perpétuez la tradition angevine tout en visitant l'arrière-pays de Saumur et le Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine. Car le jeu a beau être secret, sa pratique demeure vivace comme en témoignent les 385 sociétés, ces rassemblements d’habitués locaux, réparties sur 5 départements. Nul doute qu'entre deux visites de châteaux ligériens, vous pouvez trouver un terrain disponible. Que le meilleur gagne !