Eure-et-Loir

Les fermes fortifiées

En Eure-et-Loir, les fermes fortifiées ou « à cour carrée » sont un peu conçues comme des forteresses. Des forteresses contre le vent et les intempéries, mais aussi un rempart contre les brigands qui sévissaient au 18e siècle.

Une forteresse de pierres dressée en plein champ

C’est l’une des particularités de la Beauce ancienne dont il reste encore quelques vestiges : les fermes fortifiées ou fermes à « cour carrée ». Ces fermes isolées se dressaient pour la plupart au milieu des grands champs de céréales. D’autres ont vu le jour au centre des villages et sont à l’origine du développement des hameaux. Cette architecture particulière permettait aux habitants, mais aussi au bétail, de se protéger du vent. A partir de 1850, les terres – jadis propriété de la noblesse – sont acquises par la bourgeoisie. Le principe du faire-valoir indirect demeure : le propriétaire d’un domaine loue ce dernier, en métayage ou en fermage, à un paysan (le maître) qui dirige les domestiques, les valets et les manouvriers. C’est aussi à cette époque que les premières machines à battre font leur apparition. Elles sont d’abord utilisées dans les grandes fermes de la région de Chartres.

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Un abri imparable contre les intempéries

La ferme à cour centrale carrée se compose d’une vaste grange et d’un accès unique par un porche couvert. Toutes les ouvertures (habitation, remise, grange, atelier) donnent vers l’intérieur de la cour. Cette configuration permettait d’éviter au maximum l’exposition du bâtiment aux intempéries et permettait de lui faire bénéficier de l’ensoleillement maximum pour la lumière et la chaleur. Construites en moellons de calcaire gris clair, les habitations des fermes comprenaient deux étages : le rez-de-chaussée réservé au propriétaire ou à l’exploitant, et le premier étage où résidait le charretier et sa femme. La fenêtre de la cuisine se trouvait face à la porte de la cour pour permettre à la maîtresse de maison de garder un œil sur les visiteurs… La grange contenait la nourriture pour le bétail et, au centre du carré formé par les bâtiment, on entassait le fumier des animaux. Certaines fermes étaient par ailleurs équipées de pigeonniers dont la taille était fonction de l’importance de l’exploitation et reflétait la richesse de son propriétaire.

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Les redoutables chauffeurs d’Orgères

Mais ces fermes fortifiées ne servaient par uniquement à se protéger du vent ou à empêcher les animaux de s’échapper ! Situées à l’écart des villages, elles pouvaient être la cible du brigandage qui sévissait à l’époque. Un groupe en particulier fera parler de lui dans la Beauce : les chauffeurs d’Orgères. A partir de 1790, cette bande composée de brigands, de vagabonds et de mendiants sillonne les plaines de la région dans l’espoir d’y trouver du pain. Les malfrats n’hésitent pas à s’en prendre aux fermes d’isolées dans l’espoir de mettre la main sur de l’argenterie, de la vaisselle, mais aussi de la nourriture et même des animaux. Comble de la barbarie, au cas où les occupants résistaient, ils étaient menés vers la cheminée, les pieds dirigés vers les flammes. Une torture qui vaudra à la bande d’Orgères le surnom cynique de « chauffeurs ». Après une traque de plusieurs mois, le réseau sera démantelé et une vingtaine de brigands seront décapités en public à Chartres.

Source : Maison du Tourisme Cœur de Beauce

Informations pratiques

Adresse

Maison du Tourisme Cœur de Beauce
5 place de Beauce
28140 Orgères-en-Beauce
France

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