Haute-Garonne

Cathédrale Sainte-Marie de Saint-Bertrand-de-Comminges

Romane et gothique, luxueuse, impressionnante de par ses dimensions... La cathédrale Saint-Bertrand-de-Comminges est la grande dame des Pyrénées.

La vigie des Pyrénées.

A Saint-Bertrand-de-Comminges, on ne redoute pas les effets imposants. Aussi a-t-on construit, pour ce modeste village de moins de 300 habitants, une cathédrale, véritable forteresse qui se dresse au sommet d’un piton rocheux bordé d’arbres centenaires, d’où elle semble surveiller la chaîne des Pyrénées. Ses lignes austères et sa tour clocher lui donnent même des allures de château fort, dont certains écrits avancent qu’il fut anciennement doté d’un pont-levis. C’est peu dire que la cathédrale de Saint-Bertrand-de-Comminges impressionne. Pourtant, loin de jouer les mystérieuses, elle affiche les remous de sa longue histoire et les plus observateurs s’étonneront de noter le contraste entre la sobriété du portail roman et l’élaboration des vitraux de la zone nord, gothique. D’un mètre à l’autre, vous voyagez entre les siècles et les styles architecturaux, suivant l’influence grandissante de l’édifice sur la route de Compostelle. Ainsi, malgré une construction entamée vers 1100, la cathédrale Saint-Bertrand-de-Comminges fut victime de son succès et soumise à de nombreux agrandissements et ajustements jusqu’au XVIe siècle. De quoi expliquer son apparence massive et inclassable !

Une véritable caverne aux merveilles.

A l’intérieur également, les siècles ont accumulé les œuvres et reliques d’exception. Résistez à la tentation de lever les yeux vers les voûtes de la nef qui vous dominent à 28m de hauteur pour voir surgir l’imposant orgue sur pilotis. Entre les concerts, vous pourrez vous approcher et observer les détails de ses 16m de chêne ouvragé sur lesquels dominent les scènes champêtres et mythologiques, profanes. Paradoxalement, cette énorme bâtisse de pierre fait la part belle au bois, notamment dans le chœur où sont installés depuis le XVIe siècle des ouvrages d’exception : trône épiscopal, lutrin sculpté, et surtout des dizaines de stalles qui se font face sur deux rangées. Accoudoirs en forme de crâne, personnages rabelaisiens, visages amoureux qui se frôlent… Il faudrait des jours pour venir à bout des détails de ces boiseries. Bien d’autres éléments méritent pourtant votre attention, à l’instar du gisant de l'évêque de Castillon (parmi les plus beaux du territoire), ou encore du mystérieux crocodile accroché au mur, dont l’origine attise les légendes depuis des siècles.

Un cloître ouvert sur la beauté.

La cathédrale Notre-Dame de Saint-Bertrand-de-Comminges sait jouer la carte de la sobriété. Son cloître brille par sa poésie qu’il doit à une jolie singularité : ses ouvertures sur les paysages environnants, ondulations montagneuses tapissées de verdure qui inspirent la sérénité. Installées au début du siècle dernier, ces fenêtres témoignent là encore d’un entremêlement des époques et des styles architecturaux. En laissant votre regard flâner au même rythme que vos pas, vous notez d’évidentes différences entre les chapiteaux décorés des galeries romanes et l’austérité de la galerie des tombeaux, gothique, où reposent les chanoines qui habitaient les lieux depuis le XIIe siècle. Au centre du jardin, le pilier des Evangélistes témoigne d’un passé plus ancien encore : ses gravures zodiacales ont pour support une colonne romaine récupérée sur un site antique des environs. Preuve encore que la cathédrale de Saint-Bertrand-de-Comminges sait faire sienne toutes les expressions artistiques !