Pyrénées-Atlantiques
Construite sur trois siècles, la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne puise son identité unique dans diverses influences architecturales.
Sans fausse modestie, la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne darde ses flèches au-dessus de la ville. Située au cœur du centre historique, au sommet d’une butte qui domine l’Adour et la Nive, elle est visible de loin et appelle à la halte les pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. L’édifice se veut - à juste titre, sans doute - la reine de Bayonne et porte avec majesté son bâti actuel de style gothique. Mais ce qui implante véritablement la cathédrale dans le cœur des habitants de la région, c’est qu’elle est le résultat d’un véritable travail d’équipe étalé sur plusieurs siècles. Sa construction fut en effet l’objet d’accélérations et de pauses entre le milieu du XIIIe et le début du XVIe siècle, provocant un agrégat d’influences architecturales diverses que vous constatez dès la façade. Notez en effet les différences de couleurs : les parties les plus anciennes de la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne sont en pierres de Mousserolles, d’un beige ocre, alors que l’épuisement des carrières a poussé les derniers bâtisseurs à utiliser du calcaire blanc. Notre-Dame de Bayonne est aussi imposante que bigarrée.
A l’instar de sa façade, la nef de la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne est comme aspirée vers les cieux. Haute de plus de 26m, mais étroite, elle invite le visiteur à lever les yeux pour contempler ses voûtes peintes qui racontent l’histoire de la ville. L’une d’elles est particulièrement célèbre et présente un bateau doré, symbole de l’importance des constructions navales bayonnaises. Subtilement, la lumière fait elle aussi le jeu des altitudes. Tous les vitraux sont ainsi placés en hauteur, laissant les prie-Dieu des fidèles dans la pénombre. Les rayons du soleil se glissent entre les illustrations bibliques remontant au à la Renaissance pour couronner d’un halo les sept chapelles qui ponctuent le déambulatoire. Approchez-vous pour en apprécier les peintures : si leurs couleurs, leurs sujets, les traits de leurs personnages semblent typiques du XIVe siècle, elles datent en réalité de la rénovation du XIXe siècle et sont signées Louis Charles Auguste Steinheil, un peintre spécialiste de l’art médiéval. Un choix sournois ? Non, plutôt une illustration de ce mélange d’influences, de ces sauts de puce sur la ligne du temps qui font toute l’identité de la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne.
S’il est un endroit qui illustre cette stratification historique de la cathédrale Sainte-Marie, c’est bien son cloître, qui compte parmi les plus grands d’Europe. Construit au XIIIe siècle, il servit tour à tour au cours des siècles de lieu de procession, de place publique ou même de cimetière. Autant d'identités successives qui ont laissé des traces que le visiteur d’aujourd’hui s’efforce de déceler. L’opération n’est guère aisée, les révolutionnaires ayant, par refus des institutions cléricales, pillé la cathédrale et vandalisé son cloître. De là son dépouillement actuel, porté comme un stigmate de l’Histoire. Malgré tout, vous remarquez quelques indices : des dalles funéraires, des tombeaux dont la beauté ne semble pas grignotée par les siècles… A la lecture d’Alpes et Pyrénées dans lequel Victor Hugo évoque sa visite ici, il semble que si la cathédrale Sainte-Marie a connu bien des modifications au cours du temps, elle a su conserver parfaitement intacte sa majesté.
place des Gouverneurs
64100 BAYONNE
France
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