Vienne

Abbatiale de Saint-Savin-sur-Gartempe

Découvrez, en Poitou-Charentes, l’un des plus beaux trésors de l’art roman : l’abbaye de Saint-Savin et ses superbes peintures murales.

Histoire de Saint-Savin, abbaye ornée, puis oubliée.

L’histoire de l’abbaye de Saint-Savin commence sous le règne de Louis le Pieux, qui demande à saint Benoît d’Aniane de créer un monastère pour une vingtaine de moines. L’abbaye sera fondée quelques années plus tard, sous le règne de Charlemagne, et consacrée à la règle bénédictine.
Très rapidement, l’abbaye prend de l’importance en Poitou-Charentes. Au XIe siècle, elle s’épanouit sous la protection des comtes de Poitou. Fortement endommagée au XVIe siècle, durant les guerres de Religion, l’abbaye se dote de nouveaux bâtiments conventuels, dortoir et réfectoire, mais les moines la quittent peu à peu.
Elle est définitivement abandonnée lors de la Révolution, et ne sera sauvée de la perdition que grâce à son inscription au répertoire des Monuments historiques en 1836 par Prosper Mérimée. Entrée dans le Patrimoine mondial de l’Unesco, en 1983, l’abbaye de Saint-Savin, rénovée, est aujourd’hui ouverte à tous les publics, pour une simple visite ou à l’occasion d’événements.

Une abbaye d'importance en région Poitou-Charente.

L’abbaye de Saint-Savin se trouve à une quarantaine de kilomètres de Poitiers, dans la Vienne. Entre forêts et cours d’eau, l’abbaye fait son âge : plus de mille ans !

Passez les jardins pour découvrir les bâtiments conventuels, construits au XVIIe siècle en pierre calcaire rose d’Antigny, ou beige, de Chauvigny. Les moines partis, vous pouvez visiter, sans déranger, la salle capitulaire, le réfectoire, et prendre l’escalier de pierre pour monter jusqu’aux cellules des moines.
Le bâtiment le plus impressionnant est incontestablement l’église abbatiale. Au bord de la rivière Gartempe, de style roman, elle est flanquée d'une flèche gothique atteignant 76m d’altitude.

La nef, élégante et dégagée, surprend par sa hauteur et son volume. L’émerveillement vient en découvrant ses ornements : les murs et les voûtes sont presque entièrement recouverts de peintures datant des Xie et XIIe siècles. L’abbaye de Saint-Savin dispose de la plus grande collection de peintures romanes d’Europe, ce qui lui valut d’être qualifiée de "Sixtine de la peinture romane" par André Malraux, alors ministre de la Culture.

La Sixtine de la peinture romane.

En entrant, vous découvrez sur le porche des visions de l’Apocalypse. Surprise : les personnages sont représentés à l’échelle réelle, preuve du gigantisme de l’œuvre. Si toutes les peintures étaient mises bout à bout, elles représenteraient une fresque haute de plus de 2,5m et longue de près de 168m !
Sur les murs de la nef, les épisodes de l’Ancien et du Nouveau Testament se succèdent, de la Génèse à la Passion du Christ.
Les peintures du berceau de la nef sont peut-être les plus impressionnantes : l’œuvre a été conçue de façon à ce qu’il soit nécessaire de lever la tête pour l'admirer. Le vertige n’est pas loin…

La crypte de l’église, entourée d’une dizaine de colonnes de marbre, est elle aussi ornée. Les fresques racontent le martyre des deux saints de l’abbaye, saint Savin et saint Cyprien, dont l’histoire est aujourd’hui en grande partie perdue.
En quittant l’abbaye, la magie continue grâce à l’itinéraire de la Vallée des fresques. Une promenade qui vous emmène de Saint-Savin à la chapelle Sainte-Catherine d’Antigny, à la crypte de Montmorillon ou à l’église de Saulgé. Une visite à faire à pied ou à cheval, pour vous donner l'impression d'être revenu à l’époque des chevaliers.