Entre Loiret et Cher

La route Jacques Cœur

Sur la route Jacques Cœur, du sud d’Orléans au nord de Clermont-Ferrand, revivez les grandes heures d’un homme romanesque et généreux.

Jacques Cœur, "self-made man" avant l’heure, a marqué comme personne l’histoire de Bourges et de sa région. Généreux, il a légué de nombreux souvenirs à visiter.

A travers quatre départements, la route Jacques Cœur relie Orléans au pays des volcans d’Auvergne et de Clermont-Ferrand. Cette route se déroule au milieu des étangs de Sologne, des vallons berrichons ou des pâturages du Bourbonnais. Au détour d’une prairie ou d’une rue de Bourges, surgit le legs de Jacques Cœur le bien nommé.

sur les bords du Cher s’écrit l’Histoire…

Avec la route Jacques Cœur

Jacques Cœur a marqué son temps comme sa ville. Personnage central de Bourges et de sa région, c’est assez naturellement qu’on traverse ces paysages et bourgs qu’il affectionnait. Homme aux nombreuses vies, amis des puissants, la vie de Jacques Cœur est retracée à travers l’une des plus vieilles routes historiques et touristiques de France. Dans les provinces anciennes du Berry, de la Sologne ou du Bourbonnais, on découvre une histoire romanesque, véridique, romantique.
Jeune négociant, Jacques Cœur devient marchand international et se rapproche du futur roi en finançant sa campagne. De commerçant, il devient conseiller du roi puis grand argentier pour finir par s’évader, dans la disgrâce, et fuir vers la Grèce où il meurt pauvre mais libre.

Loin d’être une fable, cette vie se raconte le long des murs qu’a possédés Jacques Cœur, et ils sont nombreux. Du Cher au Loiret, Jacques Cœur est votre meilleur guide pour suivre les soubresauts d’une époque houleuse.

Et si la route Jacques Cœur débute dans le pays orléanais, c’est peut-être parce que c’est ici que s’affirme le règne de celui qui fera et défera la gloire de Jacques Cœur : Charles VII. S’il ne reste plus grand-chose du fort des Augustins que Jeanne d’Arc prit aux Anglais, vous trouvez bien des hommages à la "pucelle d’Orléans" sur la place Sainte-Croix, dans le quartier historique. Des statues aux emballages des confiseries médiévales d’Orléans, les cotignacs, la libératrice accompagne ses visiteurs d’un bout à l’autre de la ville.

Mais c’est dans la campagne berrichonne que Jacques Cœur aimait à passer son temps libre lorsqu’il revenait du Moyen-Orient. Alors que vous dépassez Vierzon et qu’une campagne bucolique se déploie sous vos yeux, surgit Aubigny-sur-Nère. Cédé par le roi à John Stuart de Darnley en guise de remerciements, le village a conservé ses affinités écossaises, à l’image de la distillerie de whisky ou des fêtes franco-écossaises organisées chaque été. Plus encore, il y a de quoi se croire à Edimbourg lorsqu’on visite le château des Stuarts et ses lignes gothiques. Avec les maisons à colombages de la rue de la Tour pour décor, c’est un ensemble peu commun et peu connu qui s’offre à vous.

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là où tout a commencé

Bourges

Patriote, mais surtout nostalgique, Jacques Cœur a tout fait pour protéger le patrimoine de Bourges. Même si en 1487, un feu décime les maisons à pans de bois, celles qui peuvent être admirer aujourd’hui rue d’Auron, en sont la copie conforme et représentent parfaitement le Bourges de Jacques Cœur. En remontant la rue vers la vieille ville, vous découvrez la cathédrale Saint-Etienne de Bourges, et avec elle environ 800 ans d’histoire et une prouesse architecturale : la plus large façade gothique de France. Son portail représentant l’Apocalypse n’a pas dû manquer de fasciner Jacques Cœur lorsqu’enfant, il jouait sur le parvis.

En suivant les ruelles pavées et bourgeoises, vous prenez la direction de son fameux palais, un hôtel particulier figurant parmi les plus belles demeures médiévales du monde. Quand on pénètre dans la cour intérieure foisonnante, c’est tout le panache et l’ingéniosité de cet homme qui se livre. L’édifice riche et opulent s’apprécie pour ces détails notables comme la richesse décorative des frises sculptées, ou les navires de Jacques Cœur représentés sur les vitraux. Après avoir visité la chapelle et la grande salle, il ne vous reste plus qu’à trouver où Jacques Cœur a pu vouloir cacher un bateau renversé…

Jacques Cœur aux portes du Massif central

L’Allier

Au sortir de Bourges, le choix s’offre aux voyageurs. Vers le nord-est, c’est le village de Sancerre que vous découvrez, posé sur une butte. Il va de soi que Jacques Cœur est dans bien des mémoires ici. C’est la rue du Carroir-de-Velours qui attire les historiens en herbe, puisque Jacques Cœur avait son magasin de tissus ici-même. Une légende raconte qu’un passage secret relierait la maison à la ville de Bourges.

On quitte les vignobles, pour se remettre dans les pas de Jacques Cœur et suivre l’axe principal de la route. Un peu plus au sud, l’abbaye de Noirlac se dresse sur le chemin du voyageur. Le négociant est-il parti en retraite humer le parfum des prairies autour du site ? S’est-il senti apaisé dans le cloître ou préférait-il la compagnie des moines dans le vaste réfectoire ? Les réponses se sont perdues dans le temps, et il ne tient qu’à vous d’en retrouver la trace, embaumé par les tilleuls plantés dans le verger.

Avec la route Jacques Cœur, c’est une vie éminemment romanesque que vous découvrez en suivant la douce rivière du Cher. Le poète François Villon ne s’y était pas trompé en tirant la leçon suivante : "ne montre pas une aussi grande douleur, si tu n’as pas eu autant que Jacques Cœur."

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