Entre Somme et Oise
Envolez-vous avec les cathédrales des Hauts-de-France, du Grand-Est et de Paris, vers des sommets toujours plus hauts, toujours plus beaux.
Partez en pèlerinage sur la route des Cathédrales de France. De Paris au Grand-Est, en passant par les Hauts-de-France, la dentelle de pierre raconte l’histoire de l’art et du pays.
Anciennes ou nouvelles, ayant perdu leur titre ou toujours à la tête de leur diocèse, les cathédrales font la fierté de leur ville, de leur campagne, de leur région. Leur architecture, en constante évolution, montre comment les artistes de ce temps tentèrent, par tous les moyens, d’offrir le plus beau des écrins à la lumière.
berceau de l’art gothique
Les Hauts-de-France, anciennement Picardie, dénombre pas moins de six cathédrales d’importance. Celle de Noyon, la plus ancienne, brille par sa sobriété. Pas de sculptures ici, mais les lignes pures des ogives, la technique nouvelle qui permit aux monuments gothiques d’atteindre des sommets jusque-là inconnus. A quelques mètres, la bibliothèque du chapitre est une curiosité. Construite vers 1506, elle contient des livres centenaires. Qui sait si l’un d’eux ne contient pas une indication menant vers le Graal…
En attendant de suivre le chemin de Joseph d’Arimathie, direction la cathédrale de Senlis, l’une des plus petites de France (ce qui n’empêche pas sa flèche de pointer à près de 78m de hauteur). La plus belle pièce de l’édifice est son portail représentant, par de fines sculptures, le couronnement de la Vierge.
A l’opposé, Amiens est la plus grande cathédrale gothique au monde. Avec un volume de 200 000m3, elle pourrait contenir deux fois Notre-Dame de Paris ! Une folie des grandeurs, et des splendeurs… Admirez sur la façade près de 700 statues et trois portails richement décorés qui, la nuit, prennent vie et chantent même, le temps d’un impressionnant spectacle son et lumière. Mais c’est en automne que la cathédrale d’Amiens est la plus belle, lorsque la lumière dorée embrasse, pleine de douceur, la pierre blanche.
La Picardie est aussi une terre de trésors. A Beauvais, la cathédrale Saint-Pierre dispose d’une horloge astronomique. Haute de 12m et large de 6m, elle fait tourner, sous les yeux du Christ et des apôtres, près de 90 000 pièces qui sonnent et chantent les cantiques dans le plus haut chœur gothique du monde (48,5m).
A Laon, la décoration tient du miracle : au sommet, près des gargouilles, on peut voir six statues de bœufs grandeur nature ! Un hommage aux animaux morts en amenant les pierres destinées à la construction…
A Soissons enfin, la cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais présente L’adoration des bergers de Rubens. Le fait que la rosace ait été en grande partie détruite par une tempête, en 2017, ne vous empêche pas de chercher, gravées dans la pierre, les roses de Picardie chantées par Yves Montand…
grandeur et expérience
Quittez la Picardie pour rejoindre le Grand-Est où les cathédrales, moins nombreuses, n’en sont pas moins fameuses. A Troyes, la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul dispose d’un ensemble de vitraux représentant, en superficie, l’équivalent de deux terrains de handball. Le minimum pour raconter, en images et en couleurs, saint Michel terrassant le dragon. Plus lumineuse que les vitraux, la foudre, tombée en 1700, a laissé des stigmates en faisant fondre une partie des cloches et du plomb des toitures. Aucune trace en revanche de l’exploit de Denis Bolori. Cet horloger italien tenta, en 1536, de s’envoler avec des ailes articulées en sautant du haut de la cathédrale. Le vol fut beau mais court : un kilomètre avant la chute…
Contrairement à lui, maintenez-vous au sommet en rejoignant la cathédrale de Reims. Commencée en 1211 sous le règne de Philippe Auguste, la construction aboutira près de deux siècles plus tard, retardée par la guerre de Cent Ans et les épidémies de peste. En empruntant le chemin qui mène à l’autel, ne gardez que les bons souvenirs, comme le baptême de Clovis, en 496, suivi du sacre de nombreux successeurs. La lumière, même si elle passe aujourd’hui par les vitraux surréalistes créés par Chagall, n’a pas vraiment changé.
Où, après cela, trouver plus de grandeur que dans la cathédrale des sacres des rois ? Dans celle où l’on couronne les empereurs : direction Paris !
point de départ et d’arrivée
Si tous les chemins mènent à Rome, la route des Cathédrales ne peut oublier Paris. La capitale française compte plusieurs cathédrales, couvrant ainsi tous les genres et toutes les confessions.
La cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, consacrée en 1861, est ainsi le premier lieu de culte majeur pour la communauté orthodoxe. De l’extérieur, c’est la Russie en plein Paris, avec ses croix et ses « chatior » (flèches ornées de bulbes) recouverts de feuille d’or. Un sens artistique reconnu par Picasso qui, en 1918, épousa ici la danseuse Olga Khokhlova.
La route des Cathédrales se termine évidemment par la cathédrale Notre-Dame de Paris. Sur le parvis, un point 0 marque le début de toutes les routes de France. Après avoir admiré la rosace, côté face, depuis l’extérieur, découvrez son envers : la lumière révèle une merveille de minutie et de couleurs avec, au centre, la vierge, puis les juges, rois, grands prêtres et prophètes de l’Ancien Testament. Du côté du grand orgue, les tuyaux soufflent toujours la grandeur, comme ils le firent en 1804 pour le sacre de l’empereur Napoléon. Et si la Révolution a fait disparaître les reliques du trésor (un morceau de la croix et la couronne d’épines), les cloches sonnent encore à la mémoire de Victor Hugo. Du haut des tours, admirez, en contrebas, l’île de la Cité, la Seine, Paris, la France.
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