Loire

Château de la Bâtie d’Urfé

Au château de la Bâtie d’Urfé, inspirations classiques et antiques, sacrées et profanes, se mêlent dans un tourbillon artistique insolite.

Un édifice et des énigmes.

Il était une fois un homme, Claude d’Urfé, ambassadeur de France en Italie sous François Ier, avide de découvertes et de philosophie. Il était une fois aussi une vieille bâtisse médiévale qu’il fit reconstruire à son image, c’est-à-dire en puisant parmi ses nombreux souvenirs de lectures et de voyages. Au premier coup d’œil, le château de la Bâtie d’Urfé vous apparaît sans doute comme un exemple parmi d’autres de noble maison de style Renaissance. Il a sa petite cour entourée d’une galerie à arcades, sa succession de colonnes d’inspiration antique, ses bustes de marbre blanc qui vous accueillent sévèrement… Pourtant, à mesure que vous vous approchez, d’insolites détails viennent pimenter le tableau. Ici, une vigne de métal surcharge de ses grappes de fer une grille. Là, vous tombez nez-à-nez avec l’emblématique sphinx, inspiré par les visites du maître des lieux au Vatican. Symbole du savoir et de la réflexion, il garde très logiquement la rampe d’accès à l’ancienne bibliothèque. A la Bâtie d’Urfé, chaque élément est à sa juste place. Soyez prêt : peut-être devrez-vous affronter les énigmes de la figure ailée pour qu’elle vous laisse entrer…

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Coquillages et crustacés.

A l’intérieur, Claude d’Urfé a laissé éclater sa passion pour les arts, son raffinement, mais aussi et surtout sa personnalité détonante. Vous êtes chez un érudit du XVIe siècle, dans un chez-lui qui reflète son univers intérieur où se mélangent culture, spiritualité, religion et technique. Un bouillonnement d’influences. La chapelle en est une parfaite illustration. Surchargée de fresques ciselées, elle témoigne du riche carnet d’adresses du maître des lieux : tableaux de maîtres de l’époque, faïences d’inspiration italienne, autel de marbre noble. On n’attend pas pareille magnificence dans une si petite chapelle. Cette dernière n’est pourtant pas l’attraction principale de la Bâtie d’Urfé. Par une porte discrète, vous accédez à un lieu étonnant et unique en son genre : la salle des Rocailles, ou grotte des Rafraîchissements. Sur des concrétions rocheuses, Claude d’Urfé a exprimé toute sa folie par l’ajout de fresques mythologiques entièrement constituées d’éléments naturels. Vous voici donc épié par un Poséidon à la barbe de coquillages, par des divinités de galets et de schiste. Insolite et dépaysant.

De l’esprit et du cœur.

N’allez pas faire pour autant de Claude d’Urfé un pur esprit. Monsieur avait aussi un cœur qui battait follement d'amour pour sa femme. C’est pour elle qu’il a fait aménager les jardins de la Bâtie d’Urfé. Oh, bien sûr, ces derniers témoignent eux aussi de la puissance de l’homme sur la nature. Tout y est géométrique, organisé avec bon goût et intelligence, symbolique. Les parterres sont rectangulaires, délimités par des allées rectilignes et ornés de buis à chacun de leur coin. Les statues viennent directement d’Italie. Au centre, une petite rotonde protège une fontaine des ardeurs du soleil. Ordre et beauté, luxe et calme... Pourtant, un soupçon d’irrationnel vient enjoliver ce joli tableau, une légende selon laquelle il vous suffit de vous pencher au-dessus du bassin pour y apercevoir les traits de l’être aimé. Preuve qu’au château de la Bâtie d’Urfé, l’amour lui-même était affaire de réflexion.

Informations pratiques

Adresse

La Bâtie
42130 SAINT-ETIENNE-LE-MOLARD
France

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