En Indre
Tracez votre route en son pays comme George Sand a vécu sa vie : en toute liberté, entre ville et campagne, histoire, romance et légendes.
Suivez, dans son Berry bien-aimé, qu’elle n’a jamais vraiment quitté, la route de George Sand, telle une biographie. De châteaux en jardins, en ville ou à la campagne, pas un lieu ne semble avoir échappé à la curiosité de George Sand.
un décor de roman
Dans l’un des plus grands bocages de France, la ville de La Châtre aurait pu inspirer à George Sand de nouvelles et terribles péripéties. Au cours de sa vie, elle a rarement été épargnée par les catastrophes, en tête son mariage avec Casimir Dudevant. Ancien camp romain, La Châtre se développe au Moyen Âge grâce au travail du cuir. Brûlée par Louis VII en 1152, frappé par la peste en 1348, la commune ne garde heureusement de son passé que quelques vestiges, comme le donjon des Chauvigny. Ancienne prison, il est devenu un espace d’exposition. Le donjon abrite le musée George-Sand où sont exposés les souvenirs de l’auteure et de ses amis, ainsi que le musée de la Vallée noire et sa collection ornithologique.
En ville, entre les platanes et les tilleuls, vous passez devant la fontaine Sainte-Radegonde, miraculeuse, dit-on. Sur l’ancienne place du Pavé, désormais place Laisne-de-la-Salle, une belle maison à pans de bois date du XVe siècle. Un autre bâtiment, aux murs rouges, attire votre attention : “Une vieille maison de briques dont les pans étaient encadrés de bois grossièrement sculpté”, comme le décrivait George Sand. C’est là que réside, dans son imaginaire, la fleuriste Geneviève, héroïne de son roman “André”. Plus loin, le couvent des Carmes n’a depuis plus longtemps de rôle religieux. La scène d’un théâtre, autrefois dans les communs, a pris place dans l’église. George Sand y a assisté à de nombreuses pièces, et y a fait jouer certaines des siennes. Reconverti en somptueux théâtre à l’italienne, il se nomme désormais “théâtre Maurice-Sand”, du nom du fils de l’auteure, homme de théâtre et marionnettiste. Un petit pont de pierre, le pont aux Laies, sur l’ancienne voie romaine, vous amène à la sortie de la ville. Passez devant le château d’Ars, qui accueille l’été des expositions temporaires du musée George-Sand, et poursuivez votre chemin.
maison et source d'inspiration
“A-t-on bien raison de tenir tant à ces demeures pleines d’images douces ou cruelles, histoire de votre propre vie, écrite sur tous les murs en caractères mystérieux et indélébiles qui, à chaque ébranlement de l’âme, vous entourent d’émotions profondes ou de puériles superstitions ?” Dans son “Histoire de ma vie”, rédigée dès 1847, George Sand décrit avec inspiration son rapport, presque charnel, à sa demeure. Héroïne de ses mémoires, racines, repère, havre de paix et d’inspiration, la maison de Nohant est la définition même de la résidence d’artiste.
La route George Sand traverse le petit village de Montgivray, charmant et tranquille. Offrez-vous une halte pour longer, le temps d’une randonnée, les berges calmes de l’Indre et de la Couarde, ou pour faire une partie de pêche… Voilà Nohant. Cette superbe bâtisse, construite à la fin du XVIIIe siècle, appartenait à la grand-mère paternelle de George Sand. Loin d’être vétuste, la maison ne semble pas avoir été excessivement modifiée au cours du siècle dernier. Dans les grandes pièces lumineuses ou les petits salons, on s’imagine déjà écrire quelques feuillets, en attendant de commander un fiacre ou de préparer le repas pour recevoir des amis. Ils ont été nombreux à rendre visite à George Sand lors de son exil. “Combien de fois Nohant m’a-t-il sauvée de Paris ?”, évoque-t-elle. La liste des artistes reçus ressemble à l’Académie française : Franz Liszt, Tourgueniev, Honoré de Balzac, Eugène Delacroix, qui avait un temps ses ateliers à Nohant, et bien sûr Chopin, qui y a passé sept étés. Ce dernier y a écrit 40 œuvres et a été le sujet d’amours heureux mais contrariés.
Comme George Sand, quittez un instant ce tumulte pour parcourir les jardins. Selon les vœux de la propriétaire, la nature a pu ici donner libre cours à ses envies. “Laissez verdure” seraient ses derniers mots. Les fleurs, dans un désordre bien rangé de couleurs et de tailles diverses, côtoient des plantes sauvages. Dans la roseraie, vous passez sous les arches bien taillées ou encore sous les frondaisons des deux grands cèdres, plantés par George Sand à la naissance de ses enfants. Dans le petit cimetière familial, à deux pas de sa maison, George Sand fut enterrée le 8 juin 1876. Présent aux funérailles, son ami Flaubert a avoué, dit-on, “avoir pleuré comme un veau”.
pays de George Sand
En vous éloignant progressivement de Nohant, vous comprenez que George Sand est, dans cette région du Berry, omniprésente. A Vic, l’église Saint-Martin est célèbre pour ses étonnantes fresques. George Sand, à défaut de les avoir peintes elle-même, les a fait reconnaître au patrimoine national.
Verneuil-sur-Igneraie est l’un des arrêts les plus émouvants de la romantique route George Sand. C’est dans le jardin du château du Coudray qu’Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant suite à son mariage, a fait la rencontre de Jules Sandeau, l’amant à l’origine de son pseudonyme. Le prénom “George” a été choisi, car “il faisait berrichon”.
Plus loin, à Saint-Chartier, se dresse une forteresse du XIIe siècle, reconstruite au XVe siècle, puis au XIXe siècle. Décor de légendes, c’est à travers “Les Maîtres sonneurs”, le roman de George Sand, que le lieu est entré dans la postérité. Prenez le temps d’admirer ses hautes tours et ses toits pointus comme ceux d’un château de contes de fées.
La route George Sand se termine à Chassignolles. Ici, l’auteure n’a laissé ni personnage, ni décor, ni amant. Mais, là encore, la réalité est incontestable. Que ce soit près de l’église Saint-Etienne, sous les auvents des granges, près du petit château de Villemort, qui a appartenu un temps à Jacques Cœur, ou à la Maison des traditions, qui raconte la vie des campagnes qu’elle aimait temps, tout, ici, semble avoir été écrit par George Sand.
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