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Podcast : à quoi servira la voiture autonome ?

Qu’elle soit voiture personnelle, navette collective ou droïde de livraison, la mobilité autonome peut se déployer en de multiples usages. Sont-ils tous souhaitables ? Et dans quels délais ?

Les premières voitures autonomes de niveau 3 sur le marché

La voiture autonome n’a rien d’une idée nouvelle. A vrai dire, la première fois qu’il en a été question c’était en 1925. Cette année-là, la Linrrican Wonder circule dans les rues de New York sans personne au volant. Elle est guidée par onde radio depuis une autre voiture qui circule juste derrière elle. Quant aux premiers programmes de recherches sérieux, ils remontent à la fin des années 70. Mais c’est finalement au début des années 2010 que l’idée s’est largement imposée, à la faveur du développement de la marque Tesla et des promesses de son patron Elon Musk.

Dès 2016, il a promis la commercialisation d’une voiture autonome dans l’année et a ensuite réitéré ses promesses régulièrement. Or aujourd’hui, seules des voitures possédant un niveau d’autonomie de 3 sur 5 sont arrivées sur le marché. Les rêves d’ingénieur se sont cognés au mur de la réalité selon Pierre Delaigue, directeur des projets de mobilité connectée et autonome à Léonard et VINCI Autoroutes : « Il y a eu au début des développements, il y a une dizaine d’années, des effets d’annonce, au premier qui lancera sa voiture. Ces effets d’annonce ont été trop optimistes. Il y a eu aussi une redescente sur Terre car les challenges techniques ont été plus grands que prévus, notamment celui de la sécurité. »
 

Un défi en matière de sécurité

Plusieurs accidents impliquant des voitures autonomes en phase d’essai ont en effet tempéré l’enthousiasme autour de cette nouvelle mobilité. La fondation MAIF a eu l’occasion de tester plusieurs modèles et prototypes. Et le résultat de ses études n’est pas sans inquiéter son directeur Marc Rigolot. « Derrière la mécanique de l’intelligence artificielle qui va donner une consigne aux véhicules, on est vraiment dans une logique probabiliste et pas du tout déterministe et ça change tout en matière de sécurité. Ca veut dire qu’il y a toujours une part de risque ou d’incertitude. » Ce fantasme de la voiture autonome qui viendra me chercher en bas de chez moi, qui me transportera en ville et qui sera capable de m’emmener toute seule jusqu’à mon lieu de vacances reste aujourd’hui une utopie. Utopie que souhaite toutefois mettre en forme le gouvernement à travers sa stratégie nationale de développement de la mobilité routière automatisée. Elle vise à fédérer les acteurs publics et privés pour soutenir l’innovation, favoriser la mise au point d’un cadre réglementaire et définir la façon dont cette technologie pourrait se mettre au service d’une mobilité inclusive.
 

L’autoroute, un terrain de jeu idéal

Finalement, il y a deux terrains de jeu sur lesquels la mobilité autonome pourrait trouver son épanouissement et sa raison d’être. Le premier est l’autoroute puisque c’est un territoire où la sécurité peut être la plus facilement assurée. « Sur autoroute, l’infrastructure a de grandes choses à faire confirme Pierre Delaigue, et ça passe par de la connectivité et par de l’échange de données avec le véhicule autonome. L’infrastructure pourrait lui envoyer des informations pour l’aider à anticiper des choses qu’il ne voit pas encore (…). C’est clairement l’un des axes de la stratégie nationale. » L’autre axe de déploiement est celui des navettes collectives. La mobilité autonome pourrait pallier les failles des transports en commun. De nombreuses expérimentations sont en cours, principalement en zone périurbaine et en milieu rural. Sylvain Belloche, directeur de projet véhicule autonome et connecté au Cerema, le centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement y croit beaucoup. « La technologie du véhicule automatisé va continuer à se développer et à venir trouver sa place en complémentarité des systèmes actuels de transport, notamment là où aujourd’hui c’est trop compliqué de les mettre en œuvre et d’avoir un service économiquement intéressant. » Voilà autant de pistes pour faire de la France d’ici 2025 le lieu privilégié en Europe du développement du véhicule autonome. C’est la promesse actuelle du gouvernement.

Destination demain

Destination demain

Dans cette collection de podcasts, nous nous interrogeons sur la mobilité de demain.

Comment nous déplacerons-nous ? Aurons-nous des voitures autonomes ?...

Découvrez sans plus attendre l'épisode "A quoi servira la voiture autonome ?" 

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